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VIGILANCE RDC
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2 novembre 2007

Un émissaire de Walker Bush au Kivu

Des voix s’accordent qu’il faut impérativement ramener la paix au Nord - Kivu. A ce sujet, Crisis international group vient d’élaborer un plan pour ramener la paix dans cette zone. Entre-temps, après le voyage du président Kabila à Washington, un diplomate américain est déjà à Goma pour dissuader les belligérants à favoriser un compromis. Un autre, un républicain, se serait rendu discrètement auprès de Nkunda pour le même objectif. La diplomatie secrète est bien en marche.

Les combats ont opposé mercredi 31 octobre, pendant deux heures, les FARDC aux insurgés de Laurent Nkunda. Comme pour marquer l’ignorance de la fin de l’ultimatum intervenu le même jour, et la reprise probable des hostilités.

En fait, Nkunda n’a pas obtempéré aux ordres de Kabila. L’on continue à jouer au chat et à la souris, le chef des insurgés préférant envoyer du menu fretin au brassage pour caresser la Monuc et les FARDC dans le sens des poils. Entre-temps, il demeure sur le pied de guerre, prêt à riposter aux assauts des FARDC.

Une situation qui provoque d’immenses souffrances aux populations, comme le reconnaît Crisis international group, organisation internationale non gouvernementale chargée des prévention et de la gestion des conflits. Dans son dernier rapport publié simultanément à Naïrobi et à Bruxelles, le 30 octobre 2007, cette organisation affirme que si cette crise continue, elle fera peser « des risques pour la stabilité du Congo et de ses voisins ». En d’autres termes, il est fort probable que l’on rentre à la case départ avec des affrontements directs entre les armées congolaise, d’une part, rwandaise et ougandaise d’autre part. Ces dernières n’attendent que le moindre prétexte pour renvoyer leurs troupes en Rdc.

RAMENER LA PAIX AU NORD-KIVU

Forte de ses analyses souvent sans complaisance, Crisis international group vient d’élaborer un « Plan de paix » pour le Nord-Kivu. Ce plan s’adresse spécialement au Gouvernement de la République démocratique du Congo, à la Monuc, à la Cour pénale internationale et aux pays donateurs, à savoir les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Afrique du Sud et la Belgique.

Au gouvernement congolais, Crisis international group suggère l’adoption d’une stratégie d’endiguement en nommant un officier de haut rang des FARDC à la tête d’un groupe spécial de travail. Ce groupe de travail devra retenir les officiers de la Structure militaire d’intégration, SMI, les représentants du programme national de désarmement, PNDDR, les observateurs militaires de la Monuc. Il sera chargé de discuter avec les représentants de Nkunda de leur réinsertion au sein de l’armée nationale.

Créer ensuite des « zones sans armes » pour désarmer les insurgés et les miliciens ; sanctionner les membres des FARDC qui collaborent avec les FDLR; réactiver le mécanisme conjoint de vérification des frontières avec l’aide de la Monuc ; développer avec le Rwanda, en collaboration avec la Monuc, le retour des rebelles rwandais chez eux et organiser une table-ronde avec les communautés locales du Kivu. Cette table-ronde aura pour mission de traiter les causes profondes de ce conflit et permettre le retour des réfugiés dans leur pays, au Congo comme au Rwanda. Au plan économique, renforcer les mesures de l’amélioration des potentialités économiques du Kivu, sous le contrôle de l’Etat congolais.

Le « Plan de paix » de Crisis international group invite le Procureur général de la Cour pénale internationale à « ouvrir des enquêtes sur les crimes atroces commis depuis juin 2003 dans les Kivu et poursuivre leurs auteurs ». Quant à la Monuc, Crisis international group l’invite à apporter son soutien à l’ armée nationale, dans le cadre des opérations militaires conjointes visant à établir « les zones sans armes », à contenir de manière agressive et à désarmer les FDLR dans les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru.

Enfin, en ce qui concerne les pays donateurs, Crisis international group convie les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Afrique du Sud et la Belgique à renforcer la capacité des services de l’Etat congolais, à apporter un soutien financier à la mise en place de la commission en charge des questions foncières au Nord-Kivu, à financer le programme du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, visant à recenser les crimes commis au Congo depuis 2003. Le mérite de ce « Plan de paix » est qu’il vise à trouver rapidement un compromis politique, au besoin, recourir à la force pour désarmer les forces négatives. Mais s’inscrit ainsi dans la lutte contre l’impunité dans le but de sanctionner tous les criminels, quels qu’il soient.

LES ETATS-UNIS EN ACTION

En dehors de ce plan, les Etats-Unis sont déjà en action, conformément à l’esprit de la rencontre du 26 octobre à Washington entre le président Kabila et son homologue américain, George Bush. Il nous revient, selon le gouvernorat du Nord - Kivu, que le diplomate qui devrait être envoyé à Goma pour prendre contact avec toutes les parties est déjà sur place. On n’attend plus que celui chargé des questions humanitaires.

Selon le gouverneur Paluku contacté au téléphone par le Potentiel, l’envoyé spécial du gouvernement américain est déjà sur place et a entrepris des contacts avec toutes les parties. Le but, une fois de plus, est de parvenir rapidement à la fin de la crise, dès lors qu’une catastrophe humanitaire est imminente.

Cependant, dans une dépêche de RFI captée jeudi matin à Kinshasa, un «autre américain », un républicain de surcroît, serait arrivé discrètement au Kivu pour rencontrer Nkunda. L’objectif de sa démarche est de parvenir rapidement à un « compromis politique » et éviter que le conflit n’embrase la région. En effet, dans le camp républicain, les voix sont partagées quant à l’approche à adopter pour mettre un terme à cette crise armée. L’Américain qui se serait rendu « discrètement » auprès de Nkunda négocierait son exil en Afrique du sud, au terme d’un compromis politique avec Kinshasa.

Que va-t-il se passer maintenant ? Il y a d’un côté la fin de l’ultimatum intervenue depuis le 31 octobre, de l’autre le refus de Nkunda d’obtempérer à cet ultimatum pendant que les partenaires extérieurs soutiennent un compromis politique. La balle est dans le camp de Kinshasa avec ce regain de confiance diplomatique, pour faire preuve de dextérité politique et de fermeté dans le but d’éviter que la situation ne s’enlise, avec toutes ces interférences qui se multiplient. C’est le vrai danger aux conséquences imprévisibles.

Source : le Potentiel

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