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VIGILANCE RDC
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15 janvier 2008

RDC : Il était une fois, Lumumba et Kabila

16 janvier et 17 janvier. Deux dates qui replongent les Congolais dans la nuit des temps de l’histoire de leur pays, à travers ces compatriotes qui ont laissé sur leur parcours des traces indélébiles. Le 17 janvier 1961, Patrice Emery Lumumba était abattu lâchement par les forces du mal. Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila subissait le même sort. Et pourtant, ces deux personnalités, désormais des Héros, continuent à marquer l’histoire de la République démocratique du Congo.

Les Congolais vont s’imposer une halte, les 16 et 17 janvier, dates qui marquent l’assassinat de Patrice Emery Lumumba et Laurent Désiré Kabila. Ces illustres personnalités congolaises ont été lâchement assassinées par les forces du mal pour plonger ce pays dans le chaos, déstabiliser ses institutions et prendre le contrôle des richesses nationales.

La mort de Lumumba marque ainsi le début d’une longue crise politique qui caractérise la RDC depuis des décennies. Plusieurs fois, des tentatives ont été expérimentées pour désamorcer les crises, mais elles se sont souvent avérées, vaines, inefficaces. La République démocratique du Congo est entrée dans une spirale de crises qui retardent son développement au risque même de compromettre son existence en tant qu’Etat et Nation.

Déjà son livre « The rise and fall of Patrice Lumumba, Conflict in the Congo » (l’ascension et la chute de Lumumba, conflit au Congo), feu Thomas Kanza, l’un des anciens ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, s’était employé à évoquer l’une des causes principales des conflits en Rdc. Pour lui, la « méconnaissance de l’autorité établie » constituait l’une des causes essentielles. Les observateurs de la politique congolaise lui donnent en partie raison. Car en fait, après la crise Lumumba - Kasavubu, caractérisée justement par cette « méconnaissance de l’autorité établie », cette interprétation sélective des textes de lois, il y a eu le coup d’Etat du Colonel Joseph-Désiré Mobutu.

Le semblant calme qui s’en est suivi n’avait pas du tout résolu la question de la légitimité avant que Laurent-Désiré Kabila accède au pouvoir par la voie des armes. Ce n’est qu’en 2006, alors que la République démocratique du Congo est indépendante depuis 1960 que l’on vient de connaître la mise en place des institutions issues des élections. Peut-on se permettre d’affirmer que le pays vient de s’engager dans un processus normal ? Victime du coup d’Etat de 1960, Lumumba avait prédit une crise institutionnelle qui prendrait du temps.

L’INDEPENDANCE ECONOMIQUE

Autre point commun entre Lumumba et Kabila: leur détermination à acquérir l’indépendance politique soutenue par l’indépendance économique. Dans son tout premier discours qui a fait sensation le 30 juin 1960, Lumumba avait fait remarquer que l’indépendance politique était sans objet sans indépendance économique. Une façon d’inculquer au peuple congolais le sens du devoir pour maîtriser et contrôler les richesses nationales.

Faisant preuve d’un coup d’œil exceptionnel, d’un sens élevé d’anticipation des événements, Lumumba relevait des faits inédits à cette époque. Et comme qui le dirait, il était en avance sur ses collègues politiciens. Ainsi, au premier jour de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, il avait engagé la « bataille économique ».

Laurent Désiré Kabila s’est inspiré sûrement de cette démarche, consacrant aussi les premiers jours de sa prise de pouvoir, quoique par les armes, à la réforme monétaire. Il n’envisageait rien d’autre que l’indépendance économique qui passe bien sûr par la maîtrise du secteur économique par les Congolais. La concrétisation de cette réforme monétaire a constitué un véritable défi, allant jusqu’à bousculer un certain ordre établi, jusque-là. Et comme il se dit dans les couloirs du pouvoir, il n s’est pas endetté auprès des institutions financières internationales pour réussir cette « réforme monétaire ». Crime de lèse majesté ? Kabila a connu le même sort que Lumumba. Deux grands nationalistes venaient d’être assassinés par les forces du mal.

LA PRESSION INTERNATIONALE

Il est un fait que ces assassinats ne sont que la conséquence d’une certaine pression internationale. Une pression internationale marquée par des convoitises, les enjeux d’une guerre froide, les ambitions d’un monde unipolaire.

Au fait, toutes ces mutations que nous observons, ici et là, ont des répercussions sur de nombreux Etats. Elles sont l’oeuvre de grandes puissances qui imposent leur domination, des sociétés multinationales attachées aux enjeux économiques, des groupes identitaires qui agissent pour les mêmes buts économiques et hégémoniques. Malheur aux pays disposant de vastes étendues géographiques, des richesses incommensurables et que sur le plan stratégique, elles sont incontournables.

La République démocratique du Congo fait partie de ces pays qui suscitent convoitises, devenant ainsi l’épicentre des intérêts divergents. Il était une fois, Lumumba et Kabila avaient appréhendé cette réalité à même de changer le monde. Ils sont morts pour avoir voulu en faire prendre conscience au peuple Congolais. En ces jours anniversaires, les Congolais ont l’obligation morale et politique de tirer les leçons utiles de ces tragédies nationales, de ces disparitions. Devoir de mémoire collective oblige.

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