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VIGILANCE RDC
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2 septembre 2008

La défense réplique : « Le ministère public n’a fait que vociférer »

Justice

Le verdict sur le meurtre du député provincial Daniel Botethi tombe le 12 septembre. Mais avant d’en arriver là, il y a eu les répliques de la partie civile, du ministère public et de la défense. Selon les avocats des prévenus, l’organe de la loi n’a fait que vociférer. Qui a gagné dans cette bataille juridique ? C’est le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema qui va départager les parties au procès.

Devant rencontrer le ministère public dans ses répliques à l’audience du vendredi 29 août 2008, les avocats de la défense ont dit au tribunal que l’auditeur militaire Limbaya n’a fait que vociférer. Pour le meurtre du député Botethi, ils pointent toujours du doigt le garde du corps Kankonde wa Kankonde. Le président de ce collectif, Me Venant Kasiama Ngem, a déclaré ceci en guise d’introduction : « Le ministère public m’a flanqué un soufflet à la joue droite ». Il en a profité pour annoncer au tribunal le titre d’un article du quotidien ‘’Le Potentiel’’ lu sur Internet : « Le père voit toujours la main d’un commanditaire ».

Et Me Kasiama s’est mis à charger le garde du corps en ces termes : « Kankonde est une piste pour votre tribunal. Kankonde n’était pas ivre. Pourquoi a-t-il trompé le député Botethi, en lui montrant le chemin qui mène à la vie. Pourquoi, aux audiences, recourt-il au Nouveau Testament ; s’il ne se reprochait de rien ». Réagissant à l’égard de la partie civile du ministère public sur la motivation hypocrite, il a répondu ainsi à propos de la femme adultère de la Bible : « Quel jugement Jésus a-t-il rendu ? C’est le pardon ». Prenant une pose, Me Kasiama lorgne le capitaine Alpha Limbaya et s’adresse au tribunal : « Le ministère public croit que j’aurai peur de son arme GP enfoncée dans la ceinture ».

Ce n’était pas fini, sa réplique continue : « Selon le ministère public, tous les prévenus ont commis des torts. Qu’il retienne qu’ils sont comparables à Abel. Et le sang d’Abel criera vengeance. Qu’on ne vous induise pas en erreur, pour conduire à la mort les prévenus qui sont devant vous ».

Premier à succéder à Me Kasiama, Me Raoul Konga a déclaré ne pas être venu répliquer sur les jérémiades des parties civiles. Selon lui, les avocats de ces dernières étaient en train de ménager la piste Kankonde. Répondant au MLC, Me Raoul a rétorqué que le seul fait de déposer les statuts au ministère de l’Intérieur ne suffisait pas. Les modifications ne sont opposables aux tiers que si elles sont publiées au Journal officiel. « Un principe de droit n’est pas abrogé par une loi », a précisé Me Raoul. A propos du délit putatif dont se reprocherait Inoki, cet avocat a expliqué que c’est lorsque quelqu’un croit avoir commis une infraction ; alors que cela n’est pas érigé en infraction.

Concernant l’association de malfaiteurs, Me Raoul a trouvé léger, le moyen présenté par le ministère public, qui se base sur de simples relevés téléphoniques. Et voici son argumentation : « Ces jeunes gens sont des mal aimés du ministère public. Patrick n’avait aucune arme. Comment pouvait-il ouvrir le feu. Ce n’est pas pour rien que, bien que partie civile, Kankonde est encore en détention ».

LA REPUBLIQUE NON COUPABLE

Me Eva Kazadi a été on ne peut plus bref. Selon lui, Patrick Mwewa n’a pas été sur le lieu du meurtre. Au lieu de retenir les infractions d’association de malfaiteurs et de meurtre, a-t-il estimé, il faudrait les requalifier en tentative d’extorsion.

Son tour venu, Me Théodore Mukendi a déclaré ceci au tribunal : « Je confirme avec force que la mort de Botethi repose sur Kankonde. Je voudrais rencontrer le ministère public sur les aveux, pour lui faire voir qu’aucun témoin n’est venu par rapport aux événements de l’avenue Haute-Tension. Les indices, il n’y en a pas ». Pour Me Théodore, le ministère public a été abandonné par la police scientifique, l’expert en balistique et le médecin légiste. Selon, le tribunal n’était pas saisi sur l’arrestation de Kady. Et cet avocat a ainsi atterri : « La peine de mort, vous pouvez la prononcer. Mais elle ne sera pas exécutée à cause du moratoire. La peine de mort est un traitement inhumain, selon la Constitution ».

De son côté, Me Gérard Ledi a fait voir au tribunal que la partie civile MLC n’a pas apporté la preuve de l’appartenance de Daniel Botethi Loleke au MLC. « Quelle est l’infraction fin entre la vente d’armes et l’association de malfaiteurs ? », a-t-il demandé.

La République démocratique du Congo, par la bouche de ses avocats, a décliné sa responsabilité dans cette affaire. Ceci, du fait que ses préposés ont commis ces méfaits de leur propre chef. « Cela n’engage pas la République. Aucune partie civile ne nous a rencontrés. Ce sont des actes purement privés qui ont été commis. La République travaille bien et continue à sécuriser la population. Si nous n’avons pas plaidé coupable, c’est parce que ces militaires n’ont pas commis ces actes dans l’exercice de leurs fonctions », ainsi a conclu Me Charlène Yanganzo.

On peut retenir ceci du dernier mot des prévenus : Lieutenant Kalonji : « Je ne connais rien. Que le tribunal me libère », Ilunga Mbayo : « Je ne connais personne dans ce groupe. Il fallait me présenter la femme qui m’a traîné devant la justice », Patrick Mwewa : « Je n’ai pas beaucoup à dire. Je n’ai tué personne », Junior Susungu : « Je sollicite ma liberté. Je suis présenté sur des chaînes de télévision comme criminel. Ma réputation est ternie. On m’a embarqué dans une affaire dont je ne connais rien. Que je sois acquitté », Inoki Lesene : « Je n’ai jamais cité le lieutenant Mungongo. J’ai cité le lieutenant Kalonji à cause de la torture. Qu’on les libère », Ngoy Kasongo : « J’ai été arrêté innocemment. Ensuite, on m’a imputé le vol de la montre de Shabani Nonda. Que Dieu les pardonne », Kady Mununga : « On dit que Patrick m’a cité. Or, je ne connais pas Patrick. Je n’ai jamais été avec Inoki à Kintambo. Je suis innocent. Que Dieu les pardonne », lieutenant Mungongo : « La personnalité de ma mère a été déshonorée. Son fils est présenté comme criminel. Je ne connais rien sur la mort du député Botethi. Ce n’est pas mon genre. Je sollicite mon acquittement.

Source : le Potentiel/Kinshasa

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