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VIGILANCE RDC
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10 novembre 2008

Les habitants de Bandundu au nord-est de Kinshasa utilisent un mélange à base d'argile pour peindre maisons, bâtiments administr

Les habitants de Bandundu au nord-est de Kinshasa utilisent un mélange à base d'argile pour peindre maisons, bâtiments administratifs et tracer des bandes blanches sur les routes. Une initiative locale qui donne, à peu de frais, de la couleur à la ville, face à la rareté de la peinture industrielle très coûteuse.

Quand le voyageur débarque au petit aéroport du chef-lieu de la province de Bandundu, à 400 km au nord-est de Kinshasa et qu'il emprunte l’avenue qui mène au centre de cette ville calme, son attention est attirée par les bandes blanches qui bordent la route. Qu’on ne s’y trompe pas. Cette couleur éclatante ne vient pas d’une peinture industrielle. Mais d’un mélange assez ingénieux de l’argile extraite au bord des rivières qui environnent la ville. Elle est ensuite mélangée à d’autres produits tels que l’huile de palme, le pétrole ou le mazout, le sel et le savon. "Après avoir fait mijoter au feu pendant quelques minutes l’argile avec ces produits, nous obtenons une peinture collante qui résiste au vent et à la pluie", explique Alwa Prodenche, un peintre local.
Au cœur même de la ville, sur les avenues Wamba, Fatundu et sur le boulevard du 21 novembre, c’est le même décor. Partout, la signalisation au sol est faite avec la même peinture. Sur Fatundu où se déroulent les défilés lors de grands événements festifs, la tribune officielle est aussi peinte en argile. Tout comme de nombreuses maisons et échoppes qui longent ces artères principales, et quelques bâtiments publics tels que le bureau de la sous-division urbaine de l’éducation et l’Institut de recherches scientifiques.

Solution locale et pas chère

L’utilisation de ce mélange d’argile comme peinture date d’assez longtemps, mais a pris véritablement son envol à partir de mai 2008, quand la ville a accueilli le tout premier conseil des ministres du gouvernement central. L’ancienne maire de Bandundu, Martine Bokenge, avait alors incité la population de cette agglomération de 250 000 habitants, principalement les riverains des grandes avenues à peindre leurs habitations, boutiques, kiosques et échoppes. "La ville doit avoir un éclat particulier avant, pendant et après l’arrivée de nos hôtes", avait-elle lancé à l’occasion.
Faute de peinture industrielle sur le marché local, la plupart de bureaux administratifs avaient été repeints avec de la chaux ou de la peinture à base de latex. Mais pour les habitants, peindre sa maison ou sa boutique avec ces produits coûte cher. "L’idée est bonne, mais où trouver de la chaux, du latex ou de la peinture ? Nous ne sommes pas en mesure de nous en procurer. Notre pouvoir d’achat ne nous le permet pas", fait observer Christophe Mwamba, un fonctionnaire. Difficiles à trouver sur le marché local, ces produits sont par ailleurs très chers. Un litre de chaux revient par exemple à 2 $.
Intéressés par cette initiative de leur ancienne maire, des quartiers entiers de Bandundu se sont organisés pour donner de l’éclat à leur ville, mais en recourant à la peinture à base d’argile. "C’est moins coûteux et facile à utiliser ", explique Anicet Biwata, membre de la Société civile.

Besoin de micro-crédits

Extraite des rivières ou des ruisseaux, l'argile se vend, en effet, à 2 500 Fc (5 $) les 25 kg. Une quantité suffisante pour peindre un mur de 12 m sur 7. Pour répondre à la demande croissante des habitants, de nombreux jeunes se sont lancés dans cette nouvelle activité. "Je peux en extraire jusqu’à 500 kg par jour selon les commandes", affirme Meya Mufufu, qui indique pouvoir gagner ainsi 50 à 100 $.
Des associations de jeunes s’attèlent, de leur côté, à embellir la ville. Membre du Groupe de réflexion pour le développement de Bandundu qui recrute des jeunes pour tracer les bandes sur les routes, Mafaya Dego est content de participer à ces travaux d’intérêt public. "Nous contribuons à limiter les accidents de circulation", dit-il.
Mais, ces associations travaillent souvent sur le principe du volontariat, et leur seul enthousiasme ne suffit pas. Elles ont besoin de soutien, notamment de micro-crédits pour monter de petites unités de production. "Si nous étions soutenus, nous serions capables d’étendre nos activités à travers toute la ville", déclare Kojac Kolor, un peintre qui dirige les opérations d’une cinquantaine de jeunes, garçons et filles, qui mettent de la couleur le long de l’avenue de l’aéroport.

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Commentaires
K
Je viens par la présente , vous encouragez de recherche , d'initiative et de résultat obtenu qui est une contribution en notre province de Bandundu , ainsi qu'à l'ensemble de la RDC , sur tout pour les milieux ruraux en fin d'ambelier nos milieux urbains . L'avantage en moindre coût vous avez une peinture de qualité qui repond au besoin de l'ensemble de la population .
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