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VIGILANCE RDC
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21 février 2009

Traque des FDLR et LRA : jour ‘J’-7

Plus que sept jours pour mettre fin aux opérations militaires conjointes tant au Kivu qu’en province Orientale. On aura ainsi établi le bilan de la traque contre les FDLR et la LRA. Et après ? C’est là qu’il faudra creuser dans les « plans » Cohen, Sarkozy, Obama et Museveni. Si les autorités congolaises, les institutions nationales font preuve d’insuffisances dans l’analyse sans complaisance des enjeux des conflits armés qui ont secoué la RDC et toute la région des Grands Lacs, l’on découchera sur une autre étape : celle de « la légalisation du pillage des richesses congolaises ».

Le moment est crucial pour la République démocratique du Congo. C’est maintenant ou jamais le moment idéal d’apprécier les grands enjeux de la région et d’analyser sans complaisance les mutations qui interviennent dans l’environnement international. Partant, léguer au second plan toutes les mises en scènes politiciennes indigestes qui ne seraient que distraction pour mieux enfoncer la RDC au fond de l’abîme.

Il est un fait indéniable que l’urgent en ces instants précis est la restauration de la paix, de la sécurité en RDC et dans toute la région des Grands Lacs. Aussi, saluons-nous toutes les initiatives qui ont été prises, quand bien même la pilule serait amère pour atteindre cet objectif.

Cependant, il est très important de ne pas s’arrêter à mi-chemin et de dormir sur ses lauriers. Le plus dur et difficile commence maintenant, à sept jours de la fin des opérations militaires conjointes pour traquer les FDLR et la LRA. C’est ainsi que la RDC a signé la paix des braves avec ses anciens agresseurs pour des misions militaires conjointes avec le Rwanda et l’Ouganda, ceux là- même qui n’ont eu aucun état d’âme pour imposer deux guerres d’agression à la RDC, soutenir des milices et des groupes armés dans le seul but de déstabiliser la RDC et de piller ses richesses naturelles.

Aujourd’hui que l’on est engagé dans le processus de paix des braves, il faut songer à l’après - opérations militaires conjointes. Car, la neutralisation des forces négatives, si elle est acquise totalement, n’enlève pas du tout les causes principales et réelles qui ont sous-tendu tous ces conflits armés.

Des initiatives qui interpellent

Au fait, si les Congolais n’ y ont pas encore pensé, les partenaires extérieurs ne se sont pas priés pour prendre les devants. Ils se sont illustrés par des « plans » qui, même s’ils sont choquants ils méritent une analyse profonde de la part des Congolais pour savoir ce qui se cache effectivement derrière. Car au fait, l’on tend lentement mais sûrement vers la «  légalisation du pillage des richesses congolaises ».

Lorsque l’on prend le «Plan Cohen », on se rend à l’évidence qu’il propose la création  « d’un Marché commun » qui engloberait la RDC, le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie. Le but est d’orienter les exportations congolaises vers l’Afrique de l’Est, ce qui aura pour conséquence de pénaliser les voies nationales vers l’Ouest.

Dans le « Plan Sarkozy révisé », il est question de revivifier la Communauté économique des pays des Grands Lacs, CEPGL. Ce qui n’est pas mal. Mais le Rwanda et le Burundi appartiennent déjà à la communauté de l’Afrique de l’Est, avec l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

Dans les deux cas, il n’est pas exclu que l’on assiste à l’émergence des entreprises mixtes qui disposeront incontestablement des « sociétés écran » à même de prendre beaucoup d’actions dans ces entreprises. Mais avec des sièges sociaux établis dans les capitales de l’Afrique de l’Est et Australe où la dynamique économique est incontestable en vue de faciliter le transfert des fonds. Des sociétés périphériques entreront en action pour contrôler pratiquement les activités commerciales découlant des richesses congolaises jusqu’à s’intéresser progressivement à la politique de ce pays et exercer des pressions sur les animateurs politiques en vue de protéger leurs intérêts.

Au fait, la tendance qui se dessine actuellement consiste à supplanter la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL, qui s’est inspirée effectivement des modèles européen et américain en vue de donner une nouvelle impulsion au développement réel des pays de la région des Grands Lacs.

Opérations militaires conjointes : inquiétudes

En fait, tout se lie. Tout dépend de cette paix qui découlera des opérations militaires conjointes avec l’Ouganda et le Rwanda. Tout doit être terminé au plus tard le 28 février. Sur ce point, la position de Kinshasa n’a pas encore changé : les troupes ougandaise et rwandaise devront quitter le Congo au plus tard le 28 février.

Or, il se fait que l’Ouganda qui a envoyé ses troupes pour neutraliser Joseph Kony, se livre à une subtilité incroyable pour faire porter le chapeau de l’échec de cette mission à Kinshasa. Et usant d’un langage insolent, il accepte de partir en relevant cyniquement que la LRA continuera à tuer les «Congolais et non les Ougandais », langage irresponsable, subtile qui prouve à suffisance que l’armée ougandaise n’est pas venue en RDC pour neutraliser Joseph Kony. Qu’il existe bien des agendas cachés.

Quant aux FLDR, les mêmes inquiétudes subsistent. Certes, le pré-bilan dégage une note positive. Mais les observateurs avertis relèvent que le noyau dur des FDLR est intact et que les rebelles rwandais s’enfoncent davantage en RDC. Ils se dirigent vers le Sud-Kivu, les Kasaï, le Katanga et le Maniema. Or, lors de l’évaluation de cette opération à Gisenyi, la ministre rwandaise des Affaires étrangères avait déclaré clairement que la «relocation des FDLR n’est pas du tout en faveur de la RDC et du Rwanda ». Comme pour dire que le Rwanda en tirera toutes les conséquences de cette opération. Serait-ce la poursuivre ou l’arrêter ?

Dans la première hypothèse, cette poursuite pourrait conduire jusqu’à Kinshasa. Dans la deuxième, ce serait un échec de l’aventure rwandaise en RDC.

Le dernier mot à la RDC

L’avenir et le devenir de la République démocratique du Congo se jouent effectivement en ces instants précis. Que c’est maintenant ou jamais le moment de se dépouiller de l’habit du vieil homme pour quitter ce sentier sulfureux de la politique politicienne, de l’opportunisme, de la pyromanie politique pour mieux apprécier les grands enjeux de l’heure.

La CEPGL est une bonne chose. Une très bonne chose dans cet environnement international en pleine mutation. Mais la RDC est absente dans les structures de la CEPGL. Le poste réservé à la RDC est vacant à la suite du mercantilisme politique. L’on hésite ou tergiverse, c’est selon, à désigner des cadres qui répondent aux critères posés dans l’espoir de satisfaire un cousin ou un ami.

Même constat malheureux au Secrétariat exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL. Comme pour prouver qu’on n’a pas le coeur à l’ouvrage et qu’on ne croit pas en cette institution, la RDC n’a jamais désigné son représentant pour siéger au sein du Secrétariat exécutif de la CIRGL.

Comment dans ces conditions peut-on défendre valablement les dossiers congolais ? Absolument pas. Et pourtant, les « plans » qui sont en train d’être proposés, surgiront au jour, avec cette probabilité qu’ils soient imposés à la République démocratique du Congo. On aura alors « légalisé le pillage des ressources congolaises ». Faudra-t-il se plaindre ? Faudra-t-il en pleurer ? La balle est dans le camp des institutions de la République.

Source : Le Potentiel/Kinshasa

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