La chambre basse du Parlement ouvre ce lundi 16 mars sa session ordinaire. Selon les us et coutumes parlementaires, cette séance est essentiellement consacrée au discours d'ouverture du président de cette institution.

Aujourd'hui, la plénière va se tenir sur fond de la crise née par la décision de l'Amp exigeant à tous les membres du Bureau de l'Assemblée nationale de démissionner de leurs postes. Quoi qu'il en soit, Vital Kamerhe et attendu ce matin au Palais du peuple pour prononcer son discours. Que dira-t-il ? Personne ne le sait. En tout état de cause, l'on sait que en pareille circonstance le discours d'ouverture n'appelle aucun débat. Les députés se contenteront de suivre le président de leur bureau avant de rentrer chez eux.

Après la séance solennelle, d'ouverture, le président de la chambre basse du Parlement convoquera le mardi ou le mercredi une plénière au cours de la quelle sera débattue la question des démissions présentées par cinq de sept membres du bureau. C'est sûrement ce jour-là que les Romains vont s'empoigner. L'Opinion sait que même au sein de l'Amp les avis sont partagés sur cette question. Certains députés de cette plate-forme politique sont montés au créneau pour demander à Kamerhe de ne pas oser démissionner. D'autres par contre le demandent de ne pas affronter l'autorité morale qui serait à la base de cette décision.

Lors d'un débat sur une chaîne de TV de la place, des juristes qui n'ont pas eu le même entendement ont été d'accord de confier l'examen de ce différend à la Cour suprême de justice qui actuellement fait office de la Cour constitutionnelle.

Pour revenir à la séance d'ouverture de ce lundi nous apprenons que les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques rehausseront de leur présence cette cérémonie. Il en faut pour que les honorables députés adoptent une attitude qu ne déshonore pas leur chambre. S'il y a des problèmes ou des réactions à manifester, les plénières ordinaires constituent le cadre idéal de débat, et non des séances solennelles auxquelles sont conviés des distingués invités.

Selon des sources dignes de foi, Vital Kamerhe s'est entretenu le samedi dernier avec les députés membres de l' Amp. Aucune information n'a filtré de cette réunion. Mais l'on sait que les élus de la famille présidentielle ont mis en place un bureau de trois membres dont Tshibangu Kalala est le rapporteur.

Après leur rencontre de samedi avec Kamerhe, ils ont constitué une délégation de 40 personnes qui s'est rendue dimanche 15 mars à Goma pour y rencontrer le président de la République Joseph Kabila, autorité morale de l'Amp. Le but est de lui faire part du contenu des entretiens qu'ils ont eus avec le président de l'Assemblée nationale.

Tout laisse croire que la dernière décision à prendre face à la crise qui mine l'Amp ne doit pas venir que de Kabila. Optera-t-il pour la voie de la conciliation ou de la rupture ?

Pour certains observateurs, la EDC n'a pas besoin de cette crise en ce moment où elle devait concentrer tous les efforts dans la reconstruction et la réalisation de cinq chantiers de la République. D'autres voient en cette crise la répétition de celle de 1960, qui, sans que les politiciens de l'époque ne s'en rendent compte, était le prélude au chaos qu'a connu le pays durant plusieurs décennies qui justifie la déliquescence actuelle de la RDC.