Onze miliciens tués, plusieurs bastions détruits, armes et munitions récupérées dans le bastion du Front de résistance pour les intégristes, FRPI, tel est le bilan provisoire de l'opération " pierre d'acier " lancée par l'armée nationale contre ce groupe armé.

D'après le commissaire du district de l'Ituri, le soutien de la mission onusienne dans le déroulement de ces opérations était excellent et la réussite sur terrain est totale. Grâce à cette opération militaire, l'armée nationale a repris le contrôle des plusieurs localités. Notamment, Molahu, Fitshama, Poto-Poto, etc. Les ratissages sur les cinq collines ont permis d' mettre en débandade les miliciens FRPI. Quelques soldats blessés de l'armée nationale ont été évacués par les casques bleus du contingent bangladais qui appuient les troupes congolaises.

En dépit de la fin officielle des conflits armés à l'Est quelques éléments résiduels des groupes armés ne cessent de violer les accords signés depuis la conférence de Goma. C'est le cas du FRPI, le PARECO et autres qui continuent à tuer les populations civiles pour survivre. Leur principale source des revenus étant la vente des minerais et la perception des taxes dans les marchés et les barrières. Ils n'ont pas d'autre choix que de continuer à piller les richesses naturelles.

Dernièrement, les groupes armés Mayi-Mayi Bafuliro se sont affrontés avec un autre dans les hauts plateaux de Minembwe au Sud-Kivu. Et pour cause, ils se disputaient la gestion des marchés et de la perception des taxes dans les localités environnantes. Selon des voyageurs en provenance de cette contrée de tels scènes sont quotidiennes sur les différents axes reliant les centres commerciaux, seule la présence de la police nationale ou des casques bleus peut inquiéter ces combattants qui n'ont aucune considération pour la vie humaine.

Les activités de ce marché ont été paralysées à cause de ces affrontements. Les belligérants ont tiré pendant plusieurs heures des balles en l'air avant de procéder aux pillages des marchandises abandonnées par les commerçants en fuite. Devant cette situation, les Banyamulenge ont pourchassé les combattants Mayi-Mayi jusqu'à leurs ravir tous les biens qu'ils avaient pillé dans le marché.

Comme dans pareilles circonstances, les populations environnantes ont quitté les villages pour se réfugier plus loin du lieu des affrontements. A l 'heure où on parle de l'intégration de plus de 11.000 combattants dans l'armée nationale, il est nécessaire de procéder aux statistiques réelles des groupes armés. Combien des miliciens nationaux et étrangers sont encore actifs sur le sol congolais ? Qui les financent et les approvisionnent en équipements militaires? Des réponses précises à ces questions permettront au gouvernement central et à la communauté internationale de régler une fois pour toute cette crise.

Il est impensable de parler de la fin des conflits, de l'intégration des groupes armés dans l'armée nationale alors que sur terrain les affrontements se poursuivent. On peut parler certes des groupes résiduels mais ces derniers n'agissent pas seuls. Ils obéissent aux ordres de leurs commandants qui ont signé les accords avec Kinshasa. C'est à ce niveau qu'il faut agir si on veut réellement pacifier l'Est de la RDC.

Source : l observateur/kinshasa