Encore une fois, les humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme hier, par l’entremise du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (Ocha), pour exprimer leur inquiétude du fait des exactions et des violences contre les populations civiles dans les Kivu. Selon Ocha, ces brimades se poursuivent aussi bien dans les zones contrôlées par les FDLR (rebelles hutus rwandais) que celles ayant une forte concentration de troupes des FARDC (forces loyalistes). En effet, au Sud de Lubero, les autochtones continuent à subir des pillages méthodiques de leurs habitations. Ainsi, la nuit du 20 avril, des éléments FDLR ont pillé Vulenze (30 Km au sud de Lubero) ainsi que le centre de santé. La nuit du 21 avril, des hommes armés non identifiés ont vidé les habitations de Bulotwa (2 Km au nord de Kanyabayonga). La même nuit, un groupe des FDLR a fait de même à Butangola (7 Km au sud ouest de Kanyabayonga).

Extorsions et taxes illégales au Grand Nord A propos de la situation au Grand Nord, les humanitaires indiquent qu’elle se caractérise aussi par des extorsions et des travaux forcés de la part de deux bataillons des FARDC dans la zone de Kasugho dont la population demande le remplacement. Les FARDC se distinguent dans le territoire de Masisi (Masisi et Katale) par l’imposition à la population de travaux forcés, essentiellement pour le transport de leurs biens et matériels. Ces unités ont également érigé des barrières pour taxer les passants. « Ils rançonnent même les paysans qui reviennent des champs », a clamé Nestor Yombo-Djema, chargé des Affaires humanitaires associé à l’Ocha. Pour ce qui est des mouvements de populations, l’organisation Solidarités a enregistré environ 55.000 personnes déplacées dans la zone de Kitshumbiro, notamment à Lubango, Ndoole, Alimbongo, Musienene et Muhangi. Une ONG locale a fait part du retour d’environ 65.000 Congolais en provenance de l’Ouganda du 9 mars au 20 avril vers les regroupements de Busanza et Jomba. Soulignons tout de même que du 22 au 24 avril, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Alan Doss, a effectué une visite de travail dans la province du Nord-Kivu. Au terme de celle-ci, il a condamné les récentes attaques des éléments FDLR sur les populations civiles des deux Kivu. Pour le Représentant spécial, « ces actes démontrent à la fois le caractère criminel des Fdlr et le désespoir de ce groupe qui continue à mépriser la souveraineté de la RDC et le bien être de son peuple »

Source : le Phare/kinshasa