Contrat chinois : " le FMI se trompe de cible !", déclare la Chine
Le Fonds monétaire international (FMI) devrait présenter de nouveaux arguments pour justifier son appel en faveur des modifications à apporter au contrat de $ 9 milliards entre la Chine et la RDC, a affirmé mardi l'ambassadeur de Chine en République démocratique du Congo(RDC).
Les responsables du Fonds monétaire international s'inquiètent du contrat - un des principaux thèmes de campagne de la politique économique du Président Joseph Kabila - qui risque d'aggraver davantage la dette de la RDC, et ont dès lors suspendu l'annulation d'environ 10 milliards de dollars déjà dus par la RDC.
Au cours d'un récent séjour en RDC, le Directeur général du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn, avait déclaré que certains éléments de ce contrat devaient être modifiés pour le rendre compatible avec le programme pour l'allègement de la dette, PEG II.
"Nous avons évité dès le début une situation qui pouvait mener à une augmentation de la dette. Et donc il n'y a plus de discussion possible", a déclaré l'ambassadeur de Chine au Congo, Mr. Wu Zexian.
" Ils [FMI] doivent trouver de nouveaux éléments, et ce n'est pas notre travail de les trouver", a-t-il déclaré à des journalistes. "Nous nous travaillons à aider le Congo, nous ne sommes pas de ceux qui créent les problèmes".
Selon l'accord, les compagnies chinoises doivent construire - dans un Congo dévasté et en grand besoin - de routes, de voies de chemin de fer, des hôpitaux, en échange des très lucratives concessions de cuivre et de cobalt destinées à alimenter l'expansion économique de la Chine.
L'ambassadeur Wu a insisté sur le fait que les entreprises chinoises avaient déjà commencé à travailler sur trois routes et un hôpital et a rejeté la position du FMI selon laquelle l'utilisation des réserves minérales du Congo en garantie des projets d'infrastructure constituerait une dette extérieure.
" (Les experts FMI) sont venus me voir pour me poser des questions précises sur des éléments qui les tracassaient, mais après cela il n'y a plus eu de discussions", a-t-il dit.
"Ils devraient [nous] dire pourquoi il est nécessaire d'abandonner cette coopération, ces relations, si nous sommes en mesure d'en expliquer les éléments."
La RDC tente de se remettre des décennies d'une dictature kleptocratique et d'une guerre dévastatrice entre 1998-2003.
L'exploitation minière, locomotive de 1'économique congolaise, a été frappée par la récession de l'économique mondiale qui a conduit à une baisse de la demande des exportations minières ; sa principale source de devises étrangères. Les revenus de l'exploitation minière et de l'exportation pétrolière représentent environ 60 % des recettes de l'Etat.
L'indice de référence du prix du cuivre (MCU3, en sigle), le principal minerais exporté de la RDC, s'échangeait hier à la bourse de Londres aux alentours de $5000/T contre un niveau record de près de $ 9000/T en juillet dernier.
En décembre, le FMI a réduit ses prévisions d'investissements étrangers pour 2009 à un montant d'environ $ 800 millions, inferieur au $ 2,5 milliards de départ dus notamment au secteur minier qui été en plein essor depuis les élections de 2006.
En Mars, la prévision de croissance de 2009 avait baissé de 2,7 % par rapport à une projection antérieur datant d'octobre qui été de plus de 10 %.
Source : Reuters