La ville de Kinshasa échappe de justesse à un incendie général !
Les habitants de la capitale congolaise sont bien loin d'imaginer qu'un
incendie mortel a failli dévaster une bonne partie du centre ville dans
la nuit du mardi 15 au mercredi 16 septembre dernier. Tout est parti du
port de l'Onatra où un brasier d'une grande intensité s'est déclaré.
Précisément dans le périmètre où sont stockés les grumes de la société
Sodexfort. C'est de ce parc de stockage, soit dit en passant, que
l'Onatra charge lesdites grumes dans des wagons pour les acheminer au
port de Matadi.
Ayant été constaté avec beaucoup de retard, le feu avait pris une telle
ampleur qu'une partie de la ville était menacée. Il s'agit
particulièrement de la Monuc dont les installations se trouvent dans
le voisinage immédiat. Or, de la Monuc à l'Ambassade des Usa, celle de
la Chine, les galeries présidentielles et tout le reste il n'y a qu'un
pas que les flammes n'auraient éprouvé aucune difficulté à
franchir. Surtout que pour faciliter leur propagation, il y avait, à
quelques encablures du sinistre, une barge de Sep-Congo bourrée de
carburant. Nul n'a besoin qu'on lui fasse un dessain pour réaliser
l'ampleur de la catastrophe à laquelle la ville de Kinshasa a échappé.
En un quart d'heure, l'alerte a été donnée à plusieurs niveaux.
Notamment au niveau de Sep-Congo et de la Monuc. De telle sorte que
tous les véhicules anti-incendie de la ville étaient soudain mobilisés.
Mais en dépit de cette intervention ultrarapide, 274 grumes ont été
consumées par le feu. Toutefois, le plus urgent a été fait. L'incendie
n'a pas su atteindre la barge de Sep-Congo encore moins les
installation de la Monuc.
Aujourd'hui, l'on continue de s'interroger à plusieurs niveaux sur les
causes de cet incendie. Personne de suspect n'a apparemment été
remarqué dans les environs du site du sinistre. Plusieurs hypothèses
sont de plus en plus avancées. C'est le cas de la grève qui
paralyserait actuellement les activités de Sodexfort. Des travailleurs
de cette entreprise réclament à l'employeur de meilleures conditions de
travail. Le boulot étant à l'arrêt, quelques agents expatriés assurent
pour le moment un service minimum en vue de faire tourner l'entreprise.
Même au parc à grumes.
Certains n'hésitent pas à parler de sabotage. Si l'acte est prouvé, ce
serait grave. Car, à cause d'une opération de représailles interne à
une entreprise, la capitale a failli disparaître sous les flammes. Du
moins une bonne partie de sa configuration actuelle. Il appartient
maintenant aux enquêteurs d'envisager toutes les hypothèses possibles.
La gravité de la catastrophe frôlée l'exige. D'autant qu'aujourd'hui
l'on déplorerait d'importants dégâts matériels et humains à travers la
capitale"
source : le Palmarès