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VIGILANCE RDC
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5 octobre 2009

Muzito entre deux feux

MuzitoLe Premier ministre va-t-il  débarrasser le plancher?

Juste au moment où le Premier ministre Adolphe Muzito venait de déposer son projet de budget 2010 au bureau de l'Assemble nationale, entre les mains Président Evariste Boshab entouré de ses collaborateurs, le même bureau de la chambre basse exhumait la motion de défiance du député Clément Kanku, mise en souffrance depuis la session de mars dernier, contre le chef du gouvernement. Le projet de budget et la motion de défiance sont deux questions distinctes qui vont susciter les débats orageux et passionnés.

  Comment les députés  nationaux vont—ils s'y prendre?

Comment le Premier ministre,pris entre deux feux, va—t—il s'en tirer ? Les deux questions de nature à converger finalement vers une même réalité, c'est le départ du cabinet actuel au cas où son sort serait déjà décrété d'en haut. On peut rejeter le projet de budget sous prétexte qu'il serait mal ficelé, ce qui entraînerait le congédiement du gouvernement.

Le vote majoritaire en faveur de la motion de défiance, conduirait également au même résultat. Telles sont les hypothèses qu'on peut dégager d'avance de ces deux questions à l'ordre du jour à l'Assemblée nationale au début de cette session de septembre.

Toutefois, que le cabinet Muzito soit renversé ou pas, c'est toujours un non événement. Le problème c'est le système lui même tout entier, qui s'est forgé ses propres normes d'exercice du pouvoir et de gestion des affaires de l'Etat. Muzito et ses collaborateurs ministres ont leurs faiblesses, c'est indiscutable. Mais il ne faut pas oublier qu'ils se meuvent dans un univers où les vices font place aux vertus.

Le pouvoir n'en disconvient pas. La lutte contre la corruption et l'impunité, la fin de la récréation et la tolérance zéro, tous ces concepts qui ont retenti des discours officiels impliquent qu'on a conscience ties tares qui rongent la société. En conséquence, les déficiences supposées ou avérées de Muzito et de ses ministres ne peuvent être la cause fondamentale du renversement éventuel de l'équipe.

Il doit y avoir des impératifs politiques sous—jacents. Lorsque certains ministres grand gabarit, membres influents de la coterie : résidentielle, élèvent la voix hautement pour dénoncer l'immobilisme du pouvoir et son incapacité de répondre aux attentes c peuple en rapport avec les promesses faites lors de la campagne électorale, c'est signe que les dés sont déjà jetés pour ce gouvernement. Ils estiment que la coalition, vue sous sa configuration originelle, est désormais dépassée et devrait être restructurée autrement.

Apparemment, il n'est pas normal de faire tomber un gouvernement au moment il doit défendre son budget devant le parlement. Une objection fondée dans un de droit où les principes classique de fonctionnement harmonieux les institutions sont respectées.

Nous sommes un pays de contrastes, de paradoxes et contradictions. D'ailleurs, de puis la mise en place des institutions et leurs animateurs issus du processus éléctoral de 2006, avons-nous seulement souvenance d'un budget quelconque voté par le parlement et qui a été exécuté par le gouvernement ? Mais on continue d'en voter d'autres pour la forme Le renvoi du gouvernement dans ce système ne peut être la conséquence du rejet d'un projet de budget ni de l'adoption d'une motion de défiance quelconque, à moins que ces mécanismes soient les travaux d'approche orchestrés discrètement par le leadership suprême du cartel gouvernant. Reste néanmoins à savoir si l'heure d'actionner ces mécanismes a sonné. Si tel n'est pas le cas, rien ne va empocher Muzito de dormir. L'opposition fera beaucoup de tapage, dira pis que pendre du Premier ministre; son budget sera dénigré et tourné en dérision. Mais en fin de compte, la majorité lui sauvera la mise, selon la consigne qui lui aura été transmise de la part de qui de droit.

La coalition originelle a fait son temps

Il est vrai que le sommet du pouvoir a pris certains engagements politiques auxquels il ne peut se permettre de manquer, notamment vis-à-vis des révolutionnaires de palais du CNDP qui se sont en apparence débarrassés de L. Nkunda et lui ont fait allégeance. Des éléments de leurs rangs sont déjà intégrés dans des structures militaires et sécuritaires. Ils n'attendent plus que leur entrée dans le gouvernement.

Cela soulève une nouvelle donne comme le CNDP n'est pas partie intégrante de la coalition au pouvoir. Il serait alors question de modifier la configuration initiale de cette coalition, avec l'apparition de nouveaux alliés extra—processus électoral. Ce cartel détenteur de pouvoir a pratiquement cessé d'être solidaire et cohérent qu'il était au départ. Ses membres influents qui le critiquent sans ménagement sont persuadés qu'il a fait son temps. Ils font allusion à la nécessité de procéder la Constitution de nouvelles alliances en prévision de prochaines échéances politiques. Leurs déclarations et prises de position tonitruantes "sont des ballons d'essai destinés à préparer les esprits à cette révision de la coalition dans sa configuration originelle.

Quand on considère le fonctionnement même de la coalition, on s'aperçoit que ses membres fondateurs ne la gèrent pas comme les partenaires égaux. L'un a nettement pris de l'ascendant sur les autres qui se sont mis à sa remorque sans broncher. Celui qui s'est hasardé à lever la crête et à s'émanciper, s'est fait marginaliser. Il n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui—même. L'UDEMO sait déjà à quoi s'en tenir, tandis que le PALU reste comme l'oiseau sur la branche. Les rênes la coalition sont, de toute évidence, tenues par le PPRD sans partage. C'est le parti leader de la coalition qui agit comme il l'entend, bien sûr sous le paravent de l'AMP. Le PPRD et l'AMP ne font qu'un; celle—ci passant pour l'instrument de celui-là. Aucun autre des partis fondateurs de la coalition n'a la voix prépondérante autant que le PPRD. C'est lui qui détient les clefs du « paradis » dans sa main droite et celles de «l'enfer» dans sa main gauche. Le sort du Premier ministre et des ministres, dans ce système, lui appartient. Les débats parlementaires sur le projet de budget ou sur la motion de défiance ne sont que des formalités de parade qui peuvent conduire au renversement du gouvernement si cela n'est pas déjà décrété d'en haut.                                                  

source : la tempêtes des Tropiques

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Commentaires
F
Qu'il parte et vite...La RDC a besoin de compétence pas de boulets inutiles.
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