Jean Ping : « La Chine a honoré ses promesses envers l'Afrique »
Le président de la
commission de l'Union africaine a estimé jeudi à Addis Abeba que
l'Afrique a raison de diversifier ses partenariats stratégiques. Le
gabonais Jean Ping s'exprimait à la tribune de la 4e conférence
économique africaine qui se tient dans la capitale éthiopienne depuis
mercredi. Il salue « le bilan positif » des engagements sino-africains
pris lors du sommet de 2006 à Beijing
« La Chine a confirmé sa volonté politique à accompagner l'Afrique et à ce titre, a honoré ses promesses envers l'Afrique »,
a déclaré Jean Ping devant les conférenciers. Réunis à Addis-Abeba, des
chercheurs et économistes tentent de proposer des solutions aux impacts
de la crise financière et économique qui n’a pas épargné l'Afrique. Le
président de la commission de l'UA voit en cette crise l'opportunité,
pour les Africains, de se développer : « L'Afrique doit d'abord,
compter sur elle-même, sur ses propres ressources et ses propres
capacités et ne pas axer ses stratégies de développement sur les
promesses jamais tenues d'apports extérieures »
Il faut
comprendre la déclaration de Jean Ping face à la nécessité de
construire les infrastructures en Afrique, a estimé un participant à
cette conférence. Plusieurs chercheurs pensent en effet que les routes,
les ponts et les rails permettraient de faciliter l'intégration
régionale dans une Afrique pleine de potentialités.
Pourquoi les infrastructures ?
Pour
Jean Ping, les enseignements de la crise financières et économique
mondiale réconfortent l'Afrique sur le choix et la voie de
l'intégration afin d'arriver à une Afrique solidaire. Au-delà de ce
discours politique, les chercheurs développent une vision économique.
Les infrastructures permettront aux habitants du continent d'échanger
plus facilement leurs produits. Elles faciliteraient le commerce
intra-africain. Faudrait-il encore que les matières ne sortent pas
brutes des pays ? Le professeur Léonce Ndikumana, directeur de
recherche en développement à la Banque africaine de développement,
estime, lui, qu'il faut implanter les industries de transformation en
Afrique afin d'ajouter de la valeur à certaines productions. Les
infrastructures ne viendraient alors que faciliter l'évacuation de
différents produits. Mais la construction des voies de transport exige
plus de 40 milliards de dollars américains, selon certains experts en
réunion à Addis Abeba. Mobiliser ce montant reste un défi, même si les
Chinois financent déjà quelques projets dans ce domaine.
L'autre défi
Sortir
des effets de la crise le plus rapidement possible pour que cette
dernière ne se transforme en une crise de développement est un défi
immédiat. Donald Kaberuka, gouverneur de la Bad, ne s'est pas empêché
de nuancer ce jeudi devant les conférenciers : «Nous sommes en
train d'émerger de cette crise. Les perspectives de 2010 sont un peu
bonnes avec un PIB d'environ 4%..., mais cela reste fragile. Il n'y
aura pas de recouvrement jusqu'à ce qu'on atteigne la croissance de 7%.».
Selon le patron de la Bad, une reprise rapide permettrait de conserver
les acquis de ces 5 dernières années où les pays africains ont eu une
croissance moyenne de 6%. « La crise financière a exposé nos faiblesses, notre dépendance des matières premières et de l'aide étrangères
», a estimé Donald Kaberuka. Une chose est de reconnaître ces
faiblesses et une autre d'en faire des forces après la crise. C'est ce
que tentent de proposer les différents participants à la conférence de
Addis-Abeba bien que d'autres observateurs pensent que ce forum vient
en retard.
source : Okapi